Époque gallo-romaine
La première mention de Clermont peut être accordée au géographe grec Strabon sous le nom de Nemossos. Le terme est gaulois et désigne un bois sacré. Elle y est qualifiée de « métropole des Arvernes » et sa population est située sur la butte actuelle de la cathédrale.
À proximité, lors du siège de Gergovie, l’armée gauloise repousse les légions romaines. Pendant la période gallo-romaine, la ville se développe sous le nom d’Augustonemetum, latinisation du nom gaulois formée à partir du nom de l’empereur Auguste. Sa population est alors estimée de 15 000 à 30 000 habitants au iie siècle ce qui fait d’elle une grande ville de la Gaule romaine1. Augustonemetum connaît une phase d’extension qui se termine au milieu duiiie siècle. C’est alors que se développe le forum récemment mis au jour place de Jaude, en contrebas de l’oppidum.
À partir du iiie siècle, la ville prend également le nom d’Arvernis2.
La ville est à partir du ive siècle d’une taille réduite avec seulement environ 700 habitants2,1. Elle est alors entouré de cinq portes, qui existeront durant tout le Moyen Âge2.
Les Wisigoths assiègent plusieurs fois Clermont entre 471 et 475. Malgré la défense du patrice Ecdicius et de l’évêque Sidoine Apollinaire, la ville est cédée aux Wisigoths par l’empereur Julius Nepos et fait partie du royaume wisigoth jusqu’en 507.
Au milieu du ve siècle, l’évêque Saint-Namace s’installe dans la ville2.
Moyen Âge
Clermont connaît après la disparition de l’Empire romain une période sombre, marquée par les pillages dont elle est l’objet de la part des peuples qui envahissent la Gaule et n’aurait pas été épargnée par les Vikings lors de l’affaiblissement de l’Empire carolingien.
En 848, la ville prend le nom de Clairmont par référence au château fort de Clarus Mons. Clermont aurait été ravagée par les Normands du chef Hasting en 8623. L’évêque Sigon entreprend sa reconstruction, mais elle est de nouveau ravagée en 898 ou 910 (la date n’est pas connue avec précision) : seule la tradition moderne accorde crédit à ces hypothèses, tant les sources médiévales manquent et les chroniques carolingiennes ont donné lieu à surinterprétation.
L’évêque Étienne II fait bâtir une cathédrale romane; du moins la consacre-t-il à une date indéterminée mais que la tradition locale place en 946 à l’emplacement de la cathédrale actuelle. Elle sera détruite lors de la construction de la cathédrale gothique actuelle.
En 1095, lors du concile de Clermont, le pape Urbain II prêche la première croisade. Aucune des chroniques relatives à la prédication et au concile ne fait état du lieu où il s’est réuni. Les différentes hypothèses (cathédrale romane, église Notre-Dame-du-Port, place de Jaude) ne sont pas autrement fondées. Durant le concile, il excommunie Philippe Ier, organise la trêve de Dieu et lance la croisade.
En 1099, l’élection de l’évêque par les chanoines est confirmée par le pape Pascal II. Il fait battre monnaie à partir de 1030 et son domaine s’étend sur un large territoire.
En 11202, pour contrecarrer le pouvoir des évêques, les comtes d’Auvergne fondent à proximité de la ville épiscopale la cité de Montferrand selon un plan orthogonal qui n’est pas sans rappeler celui, ultérieur, des bastides du Sud-Ouest, ces villes nouvelles du Midi. Pendant tout le Moyen Âge et jusqu’à l’époque moderne, Clermont et l’actuel quartier de Montferrand sont deux villes distinctes : Clermont est la cité épiscopale, Montferrand, la ville comtale.
En 1122, le comte Guillaume VI s’empare de Clermont, mais l’évêque Aimeri fait appel au roi Louis VI qui envoie une armée reprendre la ville. En 1126, l’évêque renouvelle son appel et le comte en appelle au duc d’Aquitaine Guillaume X. En 1149, le comte Guillaume VII fait appel au duc d’Aquitaine pour lutter contre son oncle qui appelle le roi de France. À partir de 1154, l’Aquitaine passe sous la suzeraineté de l’Angleterre par le mariage d’Henri II et d’Aliénor.
En 1130, Innocent II condamne à Clermont l’antipape Anaclet II, il en va de même pour le pape Alexandre III en 1162.
En 1189, le traité d’Azay-le-Rideau entre Philippe Auguste et Henri II fait passer la suzeraineté de l’Auvergne aux Capétiens. La franchise de Clermont est prononcée en 1198 par l’évêque qui garantit des libertés.
En 1202, le comte Guy II abandonne à l’évêque les droits qu’il possède sur la cité de Clermont. Désormais et jusqu’au milieu du xvie siècle, l’évêque et le chapitre cathédral sont les maîtres de la ville. Les trois juridictions sont ecclésiastiques, entre les mains de l’évêque (justice correspondant approximativement à l’actuelle partie occidentale de la commune de Clermont-Ferrand), du chapitre cathédral (justice personnelle, non territoriale, exercée par les chanoines sur le chapitre et sur leurs dépendants) et de l’abbé de Saint-Alyre (petite justice abbatiale enclavée dans celle de l’évêque).
En 1221, une armée commandée par Cadoc, Guy de Dampierre et Renaud de Forez est confié par Philippe Auguste, dans le but d’occuper les terres du comte de Guy II, qu’il perd en totalité. L’évêque se voit garantir les possessions de ses fiefs comme Clermont. En 1241, les territoires comtaux sont administrés par des représentants du royaume, jusqu’en 1270, ils sont donnés en apanage à Alfonse de Poitiers, frère de Saint-Louis.
À partir de 1248 commence le chantier de la cathédrale gothique, qui se poursuit au siècle suivant. En 1250 et 1251, un conflit oppose les habitants de Clermont qui souhaitaient s’administrer et l’évêque parti en croisades, et qui en appelle à son retour au Parlement de Paris, avec gain de cause. En 1255, un nouveau conflit éclate, ainsi qu’en 1261 et 1291.
En 1315, l’atelier monétaire de Clermont cessa de fonctionner. À partir de 1356 et jusqu’au milieu du XIVème, la région de Clermont est touchée par la guerre de Cent Ans, sans que la ville ne soit assiégée ou prise. Des multiples escarmouches entre brigands et population marquent la période. En 1439, la région se révolte durant la Praguerie.
En août 1480, par ses lettres patentes, le roi Louis XI crée un consulat à Clermont4. La ville est exemptée du paiement de la taille et accueille 4 foires. En 1485, le consulat est supprimé lié à laguerre folle.
En 1490, la ville de Clermont subit de gros dommages à cause d’un tremblement de terre. Douze tours de l’enceinte s’effondrent totalement ou partiellement ainsi qu’une tour de la basilique Notre-Dame-du-Port. La cathédrale subit également des dommages. (Une fissure sur le portail sud est toujours visible).