Bousbecque.
Peuplé dès la préhistoire (âge de la pierre polie), le territoire, où allait être érigée la seigneurie de Bousbecque, eut un destin riche et mouvementé ; mais c’est seulement après la conquête de la Gaule par César et quatre siècles de pax romana, après la christianisation des lieux (saint Piat, saint Chrysole et saint Eubert dans la région), puis les invasions des Vandales, Huns, Francs et Normands, que commence réellement l’histoire de la cité (XIe-XIIe siècles). Jean Dalle, ancien maire de la ville, issu d’une vieille famille du cru, fait revivre le passé de la localité dans un triple perspectif : d’abord il évoque avec un grand luxe de détails les familles seigneuriales qui furent en charge du terroir, ensuite il étudie l’organisation administrative, civile et religieuse de la commune, enfin sous le titre Annales il recense les événements importants qui forgèrent la destinée de Bousbecque et de sa région. La nature et la mouvance des fiefs, les noms et la biographie des seigneurs (le plus célèbre étant Auger de Bousbecque, savant, humaniste et célèbre diplomate), les routes, les bois et les lieux-dits étant parfaitement restitués.
Le plan de 1735, joint au texte, si on le compare à celui de 1879 (à consulter en fin d’ouvrage), nous donne toute la mesure du chemin parcouru en matière d’organisation urbaine, en près d’un siècle et demie. Certes, l’administration de la ville (justice, impôts, commerce et industrie, production agricole et voies de communication, bienfaisance et vie religieuse) est en place (municipalité) depuis plusieurs siècles, mais les transformations nécessaires à la vie collective sont relativement récentes : construction d’une très belle école, projet de route de grande communication, réparation de la route de Bondues à Bousbecque. Quant aux Annales qui constituent la troisième partie de l’ouvrage elles montrent les ravages effectués par les guerres dans la cité au fil du temps, depuis le conflit interminable contre les Anglais (XIVe et XVe siècles), jusqu’à l’invasion des Prussiens en 1870, en passant par les réquisitions, les charges des occupations militaires, les épidémies, les disettes, les victimes des combats et les dégâts occasionnés aux moissons, propriétés, mobiliers des habitants de Bousbecque, lors de la fameuse bataille du 18 mai 1794.